Menes : "Je souhaite pouvoir soigner ma maladie cardiaque afin de pouvoir revoir mon plus jeune enfant..."
Menes, 40 ans, a été secouru le 30 octobre avec 24 autres hommes à bord d'un bateau en bois dans la zone de recherche et de sauvetage commune à Malte et à
Menes : "Je souhaite pouvoir soigner ma maladie cardiaque afin de pouvoir revoir mon plus jeune enfant..."
Menes
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Âge
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Avertissement : description de tortures
Menes, 40 ans, a été secouru le 30 octobre avec 24 autres hommes à bord d'un bateau en bois dans la zone de recherche et de sauvetage commune à Malte et à la Tunisie. Les survivants rapportent avoir passé quatre jours en mer dans de mauvaises conditions météorologiques et avoir rapidement épuisé leurs réserves d'eau et de nourriture.
Menes nous raconte :
"En Égypte, j'étais boulanger. Cela n'a jamais suffi pour permettre à ma famille de vivre décemment.
Je souffre d'une maladie cardiaque qui m'empêche d'exercer un autre métier. J'ai subi deux opérations chirurgicales et je dois prendre régulièrement cinq médicaments différents. À un moment donné, je n'avais plus les moyens de payer mes médicaments. Ils étaient difficiles à trouver et trop chers.
J'ai décidé de partir en Libye pour gagner suffisamment d'argent afin de pouvoir me payer mon traitement, même si mon médecin m'avait déconseillé de travailler en raison de ma santé fragile."
Cependant, lors de son arrivée en Libye, c'est une autre réalité qui l'attend :
"Quand je suis arrivé en Libye, j'ai suivi des gens qui m'avaient parlé d'une bonne opportunité d'emploi. Ces personnes ont fini par me séquestrer et demander une rançon pour me libérer.
J'ai dû appeler ma femme, qui a dû vendre notre maison pour payer ma libération.
Peu après avoir retrouvé ma liberté, j'ai été kidnappé dans la rue par des hommes armés qui m'ont mis dans une voiture et m'ont emmené dans un endroit où d'autres personnes étaient retenues captives et où l'on demandait de l'argent pour être libérées. Ils m'ont torturé sauvagement. Ils m'ont coupé une partie de l'orteil et du doigt avec une machette. J'ai dû emprunter de l'argent à huit personnes différentes pour payer les hommes qui me retenaient et être libéré."
L'"enfer lybien", l'enfer qui ne laisse d'autre choix que de risquer sa vie en mer :
"Après avoir été libéré, j'ai pensé que la seule façon d'échapper au danger était de quitter la Libye le plus rapidement possible. J'ai entendu parler d'un passeur qui pouvait m'emmener en Europe, et j'ai dû payer plusieurs milliers de dollars supplémentaires pour prendre la mer.
Quand j'ai vu le petit bateau qui devait nous transporter, moi et 24 autres personnes, je ne croyais pas que nous allions réussir à traverser les grosses vagues.
Je me suis dit qu'au moins, si je mourais, je n'aurais pas à rembourser tout l'argent que j'avais dû emprunter."
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Le 30 octobre, lui ainsi que les autres personnes à bord de cette embarcation sont secourues par l'équipe de l'Ocean Viking. Les personnes rescapées racontent qu'elles étaient déjà en mer depuis quatre jours et qu'elles avaient rapidement épuisé leurs réserves d'eau et de nourriture.
"Ma consultation médicale sur l'Ocean Viking était la première fois que je voyais un médecin depuis quatre ans. Je n'arrivais pas à croire que quelqu'un se souciait enfin de moi.
Je souhaite seulement pouvoir me faire soigner le cœur afin de pouvoir rencontrer mon plus jeune enfant, un petit garçon né pendant que j'étais déjà en Libye."
Témoignage recueilli par Alisha Vaya.
Crédits photos : Camille Martin Juan / SOS MEDITERRANEE
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